Avec pour toile de fond l’hommage au périple de son oncle, parti en 1971 découvrir l’Iran avec deux amis au volant d’un Combi VW, Sébastien Cuvelier nous offre à voir son Iran contemporain.
Poésie picturale pure (non pas la poésie mièvre qui s’épanche en rimes ineptes , mais celle qui agit aux antipodes du discours rhétorique, et fait surgir un éclair de vérité).
Les images de Sébastien Cuvelier, bien plus qu’elles ne documentent, abattent les clichés sur un pays que l’auteur suggère et révèle plus qu’il ne l’explique. Révélation de son étendue, de sa majesté et de son intimité, surgissement déroutant de cités modernes dans des paysages arides ou des couleurs éclatantes du végétal, indéfectiblement regardées à l’aune de la sensibilité de l’artiste. La mise en page (dans un format généreux, de belle qualité) fait se tuiler les oeuvres photographiques de l’auteur et le tapuscrit (évoqué, omniprésent bien que masqué partiellement) du récit familial qui a présidé au projet : ancrage intime profond.
Certains livres s’imposent avec force comme des points de convergence entre des êtres et leurs histoires personnelles, entre des peuples, des civilisations et enjambent les entraves qui se sont dressés entre eux. Le choc est plus fort encore quand, dans un livre de photographie, un récit, ici familial, documentaire, est amplifié par la force des choix esthétiques, et la singularité du point de vue.
Jean-Jacques